Tuesday, March 25, 2014

Danse, danse, danse: comment préparer une salade

 Cette revue est une version plus complète de celle que vous avez pu peut-être croiser sur Babelio.

Ce livre a laissé un sentiment très mitigé dans mon petit coeur de lectrice, puisque ce n'est pas mon premier Murakami. Et comme avec un conjoint qu'on aime depuis longtemps, j'étais en confiance totale, j'ai pris un titre de cet auteur au hasard, sûre que je passerais un bon moment. Quelle ne fût pas mon erreur ! Si j'avais su, j'aurais reposé direct le livre sur l'étagère de la librairie. Franchement, moi, je dis non, non et re-non.

Haruki, t'as merdé sur ce coup là.


J'aime toujours autant l'écriture de Murakami, il a vraiment l'art de rendre le réel fantastique, c'est toujours aussi fascinant que dérangeant. Ce style est particulier, on le reconnait entre mille. C'est comme un pull qu'on aime et qu'on est heureux de retrouver après un été un peu long.

J'ai beaucoup apprécié les réflexions intérieures du personnage principal, un homme sans nom et sans visage auquel on peut s'identifier facilement. Par contre, parfois j'ai été un peu gênée par cet anonymat bizarre, mais j'imagine que c'est pour faciliter l'immersion, pour se sentir proche de lui.

Le personnage de Yuki aussi m'a beaucoup touchée, c'est une jeune ado complètement déphasée avec la réalité des personnes de son âge, je trouve que c'est elle qui perd le plus le pied avec la réalité. Elle est blasée, fragile et intelligente. Son espèce de pouvoir empathique la rend aussi étrange que rassurante d'ailleurs.

Passons maintenant aux choses qui fâchent...

Globalement ce n'est pas un mauvais livre, mais je lui trouve des défauts beaucoup trop gros à mon goût pour que je laisse passer ça.
Il faut noter que j'ai déjà lu Murakami, que je suis familière avec le style et les gimmicks de cet auteur.
Pour info j'ai lu: Kafka sur le rivage, Au Sud de la frontière à l'Ouest du soleil, et La Ballade de l'Impossible, tous avant de lire celui-ci.


Je me suis sentie un peu perdue en lisant ce livre, sans doute parce qu'il fait partie d'un ensemble de plusieurs livres, ce qui n'était pas noté sur mon édition (une édition collector).
 Je ne savais pas que je m'embarquais en plein dans une histoire qui avait commencé ailleurs, ce qui est sans doute ce qui m'a manqué pour saisir le récit.
Il n'empêche que s'il y avait eu besoin de lire La course au Mouton Sauvage (ou quelque chose comme ça) avant de lire ce livre, je trouve qu'il aurait été sympas de le signaler.
La politesse.

On va s'embarquer tout de suite dans ces énooormes problèmes auxquels j'ai été confrontée tout au long de ma lecture, qui m'ont gênée, et qui m'ont sortie du livre.


L'action est très très lente: ce qui ne me gênais pourtant pas dans ses autres livres me saute à la figure comme une suite d'évènements inutiles entrecoupés ça et là d'évènements qui font avancer le schmilblik.
Je me suis franchement ennuyée, j'ai eu envie de sauter des pages, de refermer le livre en plein milieu d'une phrase. Le héros se prépare une salade, certes, mais c'est la quinzième fois qu'on nous dit qu'il se prépare une salade.

S'il y a un message subliminal pseudo-artistique caché sous la salade du héros, je ne l'ai pas trouvé.

Haruki, tu aurais pu être plus clair.
Car, oui, tout cela est un véritable schmilblik, je n'ai pas toujours compris où l'auteur voulait en venir, pourtant j'ai ouvert mes chakras, mais tout m'a paru assez obscur.
Il doit y avoir une réflexion métaphysique sous-jacente je pense, mais la sauce n'a pas pris avec moi (la sauce de la salade). 
J'ai juste eu la sensation que le livre savait quelque chose qu'il refusait de me dire. En fait, j'ai eu la sensation d'être méprisée par ce bouquin, ce que j'ai mal pris.

Oui, je suis susceptible.

Ce qui fait que je me suis presque à chaque page, retrouvée propulsée hors du livre.
Impossible pour moi de me sentir concernée par les problèmes des personnages tant ils semblaient loin de moi. Les milliers de scènes du quotidien insipide du héros renforcent constamment ce sentiment.
Il paie ses factures, il rédige des articles, on lui téléphone, il glandouille, il réfléchit sur le sens de la vie, il glandouille, il se morfond, il glan-douille !!!

la scène au commissariat: ma définition de l'enfer littéraire

Alors ce doit être une intention de l'auteur que de confronter à ce point un quotidien écoeurant et aliénant d'une société de consommation à un univers parallèle qu'on toucherait du doigt sans le savoir, mais ça n'a pas marché pour moi.
Peut-être parce que ce genre de sujet ne m'intéresse pas plus que ça, vu que j'ai moi-même ce genre de réflexions et de situations tous les jours. Peut-être que la vie du japonais moyen sera plus intéressante pour quelqu'un qui n'a pas de vie semblable: un acteur célèbre, un alien, un zombie, ou un écureuil pourraient être rafraîchis par cette vie incroyablement plate.
La mort de certains personnages, et même leur vie n'apporte rien, et on ne saura jamais ce qui leur est arrivé. C'est assez effrayant d'ailleurs, et ça pose la fameuse question: pourquoi la vie ? Ça doit être une réflexion sur la sa futilité...

En bref, je n'ai pas aimé ce livre qui ne manque sans doute pas d'enjeux, mais qui ne cherche pas spécialement à inviter son lecteur dans cet univers. Ce qui est un gros problème quand même !

Mais comme Murakami c'est quand même un auteur super chouette, je vous propose tout de même un de ses livres : La Ballade de l'Impossible (Norwegian Wood), qui m'a énormément marquée. L'histoire est belle et poétique, un peu surréelle, et teintée de chansons des Beatles.
Le genre de livre qu'on aime lire au printemps.


A bientôt !

Friday, March 21, 2014

L'exorcisme ultime: les magazines féminins



Je ne suis certainement pas la seule à avoir remarqué que dernièrement, une petite révolution se fait chez nos marchands de journaux. Ou peut-être que c'est pas nouveau et que je n'avais rien compris. Mais ça c'était avant. 
Et aujourd'hui, pour vous, en exclusivité, je vous dévoile ces plaisirs coupables qui peuplaient mes lectures de feignante.

Alors ça vaut quoi un magazine féminin ?


Be, Biba, Grazia, Cosmopolitan...
 Tous ces magazines qui coûtent entre 1 et 2 euros et qui paraissent toutes les semaines/ tous les mois. Un jour tout à basculé mes amis, j'ai fait une overdose.
J'en pouvais plus qu'on me prenne pour une quiche, à essayer de me faire maigrir après les fêtes.
J'en pouvais plus qu'on me montre des fringues improbables et importables en couverture, des mannequins qui se ressemblent toutes, des conseils à deux francs pour séduire les hommes, du marketing et de la publicité intempestive de ces magazines.
J'ai claqué la porte du jour au lendemain, et je ne me suis jamais retournée vers cette presse poubelle qu'on fait avaler aux femmes.


Maintenant, ça va mieux, merci.

Puisqu'il y a sur cette terre des magazines féminins intelligents. Oui on dirait une oxymore (ou un oxymore ?), et c'est bien là tout le problème. On a tendance à croire qu'un magazine pour femmes doit forcément parler de choses futiles, comme les associations d'imprimés floraux et écossais ou de son potentiel séduction. Attention, je ne suis pas en train de dire que ce sont des sujets inintéressants, je pense juste qu'on pourrait proposer autre chose en complément des pages modes et beauté (un très bon exemple de cet équilibre est Paulette).
Je pense qu'on a le droit à du contenu, des articles rédigés avec soin, de l'information et des échanges d'idées.

Ne me dites pas que les magazines féminins classiques ne vous ont jamais irritées, soyez honnêtes les filles, on est entre nous, personne ne sera jugé. Je vais même vous faire une petite liste non exhaustive des trucs qui me filent de l'urticaire dans ces magazines (c'est cadeau):

- L'obsession de l'apparence


Une femme prend soin de son apparence. Jusque là tout le monde est d'accord, même moi, si si promis. J'aime prendre le temps de poser mon mascara, mon eyeliner, mon rouge à lèvres le matin. J'aime réfléchir aux associations des pièces de ma penderie, j'aime garder un oeil sur les défilés.
Mais parfois, voilà, j'ai envie d'autres chose. Et cet autre chose n'est pas très présent chez Be et consorts, voire inexistant. On y trouve en revanche à foison des décryptages des tendances les plus farfelues, des milliers d'articles sur le dernier régime qui marche, les conseils coiffure et beauté des professionnels.
Mais vous savez quoi ? Moi je ne suis pas une pro, et je le vis bien. Toi aussi amie lectrice, ne culpabilise plus parce que tu ne sais pas faire une tresse de sirène, c'est pas grave, si ça se trouve tu es meilleure dans un autre domaine, le tricot par exemple. Et puis si un matin tu sors avec les cheveux gras, je te promets que personne ne s'enfuira en te venant approcher. Testé et approuvé par moi !

- La surenchère à la consommation


Nan, je ne vais pas m'amuser à faire tout un pamphlet sur la société de consommation, mais quand même ! A peine a-t-on le temps de tester les dernières nouveautés d'une marque, qu'il faut déjà penser à la prochaine collection, et se l'approprier immédiatement. Tout cela crée un joyeux fouillis, dans lequel les produits connaissent une gloire éphémère et sont rejetés aux oubliettes aussitôt.
Exampeul: Le vert d'eau était à la mode il y a deux ou trois ans, et puis pouf plus rien ! Plus de vert d'eau ! Dommage, moi j'aimais bien. On essaie de nous faire croire qu'il faut répondre aux codes de son temps.
Mais vous savez quoi ? Faites vous plaisir, et si vous voulez porter un t-shirt so 2012, ben portez-le si ça vous fait plaisir, et aimez vous. Choose to be yourself.

- Séduire à tout prix


Ben non. Non je n'ai pas toujours envie de me trouver un beau mâle en rut pour me protéger quand je marche dans la rue. Non je n'ai pas toujours mon radar à potentiels boyfriends branché. Je n'ai pas toujours envie de porter des chaussures, à talons, un brushing et une jupe juste pour qu'on me remarque, pour qu'une copine soit jalouse.
Et toi non plus tu n'as pas besoin de prouver au monde entier que tu es d'une sexytude folle, parce que tu sais que tu es belle, et que tu t'aimes. Voilà, c'est tout ce qui compte. 


Alors on les jette pour toujours les magazines féminins ?


Pour ce qui est de mon choix personnel, c'est vite vu: ces magazines nous poussent à avoir envie de choses dont nous n'avons pas besoin, à des prix qui sont hors de nos moyens pour toujours.
Certains diront que c'est pour nous faire rêver, mais moi, je ne rêve pas d'une robe à 1500 euros, puisque je sais que je ne me l'offrirais jamais. Le rêve, c'est bien quand on est à deux doigts de le toucher, donc arrêtez de nous présenter des tendances tordues, de nous enfumer avec soixante-deux pages de publicité (oh my god ! Je les ai comptées, chiffres sans trucage).

Après, je dois reconnaître que le côté futile a du bon, n'est-ce pas ! Dans le magazine Biba qui m'a servi d'appui pour écrire cet article, j'ai bien aimé les pages cuisine, déco et système B, qui continuent à vous faire baver sur des trucs à acheter, mais où les photos sont plutôt jolies, et où l'on trouve quelques conseils. Mais ce ne sont que les dernière pages du magazine, ce qui est dommage.
Alors, oui, au bord de la plage, ou pour déconner avec des copines, on garde ces magazines de basse qualité, parce qu'il faut de tout pour faire un monde mes amis !

Mais bien sûr, comme vous l'aurez compris, je vais vous parler prochainement de magazines féminins qui valent vraiment le détour, qui méritent d'être gardés dans votre bibliothèque, à côté de votre Critique de la Raison Pure.

Je remercie BIBA, qui est le pauvre magazine souffre-douleur que vous aurez vu tout le long de cet article. J'espère qu'un jour on n'aura plus besoin de toi mon grand, parce que tu en dis des bêtises. 
Si vous avez envie de rigoler un bon coup, je vous conseille aussi la lecture de Grazia, Cosmopolitan, Be, Too... 

See ya !

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