Thursday, March 17, 2016

American Gods: Neil Gaiman

Résumé :

Dans le vol qui l'emmène à l'enterrement de sa femme tant aimée, Ombre rencontre Voyageur, un intrigant personnage. Dieu antique, comme le suggèrent ses énigmes, fou, ou bien simple arnaqueur ? Et en quoi consiste réellement le travail qu'il lui propose ? En acceptant finalement d'entrer à son service, Ombre va se retrouver plongé au sein d'un conflit qui le dépasse : celui qui oppose héros mythologiques de l'ancien monde et nouvelles idoles profanes de l'Amérique. Mais comment savoir qui tire réellement les ficelles : ces entités légendaires saxonnes issues de l'aube des temps, ou les puissances du consumérisme et de la technologie ? A moins que ce ne soit ce mystérieux M. Monde...

NB: La traduction du nom de Wednesday correspond en français à "Voyageur", ce que je ne comprends absolument pas. Dans quel monde "wednesday" équivaut à "voyageur" ?? Si vous avez la réponse, ça m'intéresse très fort.



 J'en ai pensé quoi ?

Le point V.O.

Vous l'aurez compris si vous avez lu mon petit nota bene en bas du résumé, j'ai lu ce livre dans sa version originale. Donc avant de commencer la revue, on fait le point : le vocabulaire et l'orthographe sont américains, le livre est assez épais. (Avec ça on a tout dit et on n'a rien dit ha ha...) Je ne recommande pas cette lecture à un débutant, voire un novice de la lecture en anglais. Je m'en doutais, mais oui, effectivement la fantasy est difficilement abordable quand on débute. De plus, ici, il faut tenir la distance des 461 pages (en grand format !).

L'histoire

J'ai beaucoup aimé l'univers dans lequel le récit nous transporte. Ce livre est un mélange de road-trip, mythologie, voyages dans le temps et enquête policière. Définir et donner un genre à ce livre à mon sens, c'est déjà réduire tout ce qu'il signifie.
On se retrouve plongé au cœur d'une guerre impliquant les nouveaux et les anciens dieux, en Amérique du Nord. Le côté pluriculturel du peuple américain est mis en relief : chaque colon a amené sa culture et ses dieux sur le territoire. Ils cohabitent tous ensemble, et doivent faire face à la perte de foi des américains, qui les affaiblit. Les anciens dieux, meurent ou mènent des vies misérables parmi les humains, quand les nouveaux représentent ce que nous chérissons tous dans la société de consommation : les médias, la technologie, les fast food ... L'idée est que la foi s'est transférée à ces nouveaux dieux.

Des univers parallèles s'ouvrent et laissent place à toute une esthétique mystique qui entoure la réalité de notre monde, si bien qu'on peut parfois se sentir perdu, mais c'est voulu. Le personnage principal est perdu, il ne comprend pas tout, et évolue presque instinctivement dans l'histoire. En résulte une expérience sensorielle délicieuse et mystique (qui colle parfaitement avec le thème religieux, vous noterez). 

Les personnages

Shadow est le personnage principal, c'est un grand mec qui sort de prison, où il avait rencontré Low-Key Liesmith, qui doit avoir un nom qui résonne dans votre tête ;). Il apprend le décès de sa femme peu avant sa sortie, si bien qu'une fois dans l'avion, il ne sait plus quoi faire de sa vie. L'orage gronde, la tempête menace, et Shadow rencontre Wednesday, homme énigmatique qui cherche à l'embaucher. Shadow est plongé au cœur de la guerre opposant les anciens dieux et les nouveaux, et accompagne Wednesday pour réunir les anciens dieux en vue d'une bataille qui promet d'être terrible... Je me suis beaucoup attachée à lui, seul humain dans une marée de portraits de dieux qui peuvent parfois dérouter. Il est un peu l'ancrage du lecteur dans la plongée au sein de cet univers, qui pourrait en dérouter plus d'un.

Les personnages secondaires (je ne donne pas de noms, je ne veux spoiler personne) ont tous des histoires, des intérêts propres et des caractères très bien définis, si bien que même si on les retrouve des centaines de pages plus loin, on les reconnaît. Tous on plus ou moins un lien avec des mythologies, il n'est cependant pas uniquement question de mythologie nordique, mais aussi du vaudou, des dieux africains, des dieux des premiers hommes, amérindiens, ou de personnages issus de différents folklores. Chacun ont des façons différentes de se "nourrir" et on adapté leur mode de vie en fonction de leur besoin (un leprechaun qui boit par exemple). Eux aussi sont attachants, dans leur majesté, leur savoir et leur désabusement. Qu'ils soient anciens ou nouveau, pas de manichéisme: chacun a sa part d'ombre ou de lumière, d'où une certaines difficulté à définir un "vrai" méchant.


En conclusion ...

Une expérience totalement inédite pour moi: American Gods ne ressemble en rien à ce que j'ai pu lire avant. C'est à la fois rafraîchissant et déroutant, une occasion de se laisser porter par le récit. Vous aurez sans doute aussi une envie folle d'en apprendre plus sur les différents dieux évoqués, d'ailleurs je vous encourage à le faire, vous découvrirez et comprendrez beaucoup de chose en complétant vos connaissances. Dans ce sens, je pense que ce livre doit être une expérience de relecture parfaite !


Des bisous éclairs <3

3 comments:

  1. J'ai beaucoup aimé aussi mais je ne suis pas une adepte du genre, du coup je l'avais trouvé parfois confus... Mais j'en garde un bon souvenir et j'ai la suite qui m'attend. :)

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    1. C'est vrai qu'il peut avoir l'ai confus parfois (et c'est pire dans une autre langue ^^), j'espère pouvoir lire la suite aussi ;)

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  2. J'arrive mille ans après la guerre, mais c'est une traduction un peu compliquée, cependant pas si stupide. Le Mercredi était le jour d'Odin dans la mythologie Nordique, sauf que Mercredi, en français, c'était un peu bof (et la référence est encore plus obscure pour les peuplades plus latines qu'anglo-saxones, rappelons que Gaiman est anglais). Donc les traducteurs ont opté pour Voyageur, car l'un des nombreux noms d'Odin est le Dieu Voyageur.

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